Des vignes à Dijon ? Retour vers le futur avec Jean-Pierre Garcia, Sherlock Holmes des Climats de Bourgogne

Jean-Pierre Garcia, historien, archéologue, géologue et un peu Sherlock Holmes

Depuis son laboratoire situé au dernier étage de l’Université de Bourgogne, Jean-Pierre Garcia a une vue imprenable sur la côte et le Mont Afrique qui domine du haut de ses 600 mètres la région dijonnaise. Cette côte qui se prolonge vers le sud, de Marsannay aux Maranges en passant par Beaune et Nuits Saint Georges, a fait la renommée des vins de Bourgogne. Mais se rappelle-t-on que Dijon était la capitale des vins de Bourgogne avant que Beaune ne lui prenne ce titre ?

Historien, archéologue, géologue et un peu Sherlock Holmes, Jean-Pierre Garcia enquête sur les terroirs viticoles et les Climats de Bourgogne sur le temps long. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son dernier livre avec Jacky Rigaux aux Editions Terre en vues, « Vignes et vin du Dijonnois. Oubli et renaissance ».

Dans cet ouvrage passionnant, il nous fait redécouvrir un Dijon viticole avec des vignerons qui pressaient le raisin au centre ville et qui se rendaient à pied dans leurs vignes au pied des remparts. Mais avant d’évoquer cette époque, retour sur une découverte incroyable du géo-archéologue Jean-Pierre Garcia : les premières vignes gallo-romaines mises à jour à Gevrey-Chambertin !

Les vignes et les vins du Dijonnois, dans le passé et à l’époque actuelle

Cette édition est l’occasion pour Dijon et le Dijonnais de retrouver et de relire son riche passé viticole, un peu oublié aujourd’hui, celui des « vins du Dijonnois », des vignerons en ville, des vignes ducales, des celliers monastiques, des négociants et des sociétés savantes, d’une économie viticole révolue mais en renaissance avec les vignobles de Chenôve, Dijon, Plombières, Talant et Daix.

S’il ne reste aujourd’hui que quelques hectares cultivés en plants fins de pinot et chardonnay, le Moyen Âge et la Renaissance virent prospérer un magnifique vignoble en finage de Dijon. Les vignes s’étendaient aux quatre points cardinaux, de Gevrey-Chambertin jusqu’au plateau de Langres, des coteaux de la vallée de l’Ouche à la plaine. Les vignes plantées en pinot noir, nombreuses dès le XIVe siècle enfantaient des vins très recherchés. Au XVIIIe siècle, la culture de la vigne avait déjà régressé mais Courtépée vantait encore les excellents vins issus de nombreux climats, les Crais de Pouilly, les Poussots, les Roses, les Perrières, les Violettes ou les Marcs d’Or…

Source : Terre en vues

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