La Paulée de Meursault, une longue tradition d’échange et de partage
« A l’origine, une Paulée est le repas de fin de vendanges qui était organisée uniquement avec des viticulteurs et leur ouvriers. Petit à petit, on a invité des clients et des amis. Ensuite après la guerre, les dames ont pu participer. Aujourd’hui, la Paulée de Meursault a pris des proportions que l’on sait avec 700 couverts, beaucoup de demandes et beaucoup de refus malheureusement. Un prix littéraire est remis à un lauréat qui repart avec 100 bouteilles de Meursault ! C’est la tradition depuis que le Comte Lafon a été à l’initiative de ce prix. » Philippe Ballot, président de l’Association pour la promotion de Meursault
100 bouteilles de Meursault pour le lauréat du Prix Littéraire de la Paulée !
Marc Rougeot et sa femme ont remis le Prix littéraire de la Paulée à Jean-Robert Pitte qui a écrit de nombreux livres sur le vin. Grand défenseur de la gastronomie et du vin, Jean-Robert Pitte s’est vu remettre cent bouteilles de Meursault par Marc Rougeot très ému : « je fait le métier de vigneron depuis près de 40 ans. Le faire n’est pas le mot approprié, j’ai épousé ce métier. Ce métier de vigneron, si vous l’observez, si vous l’écoutez, il vous permet de développer tous vos sens, il vous façonne, il vous structure, il vous apporte une identité, une personnalité. Il fait de vous, et c’est pour moi le sentiment le plus fort, un être vivant. »
La valse à mille temps des grandes bouteilles de Bourgogne et d’ailleurs
« Les vins ne sont pas servis avec le repas. Chacun amène ses bouteilles et les échange dans un esprit de convivialité avec tous ses voisins. On déguste ainsi pendant le repas 50, 60, 70 vins selon le groupe avec lequel on se trouve. La Bourgogne est quand même une région très conviviale. Les viticulteurs ou les négociants sont très proches de leurs clients et lient même beaucoup de liens d’amitié avec eux et c’est ce qui fait l’ambiance de la Paulée qui est particulière dans les trois Glorieuses. » Philippe Ballot
« Le fait d’avoir des bouteilles qui passent de table en table, c’est quelque chose qui s’est inscrit dans le temps au fur et à mesure des années. Maintenant on voit défiler des vins de toutes les années, des Meursault, mais aussi des Puligny, des Chassagne qui sont quand même des pays voisins avec lesquels on entretient des bonnes relations puisqu’on est dans la côte sud des grands blancs. » Jean-Claude Monnier, Maire de Meursault
Accord mets-vin : « on touche là au coeur de la culture et au coeur de l’âme humaine »
« Il y a des gastronomies dans le monde entier, dans tous les pays y compris les pays très pauvres, c’est à dire des façons de bien manger, de partager le bien vivre ensemble. Mais en France il y a une spécificité : quand on fait un vrai repas de qualité, on a plusieurs plats et on essaie de marier un vin avec chaque plat. C’est quelque chose d’absolument merveilleux qui est un vrai défi pour imaginer des mariages harmonieux, complexes, émouvants ; on touche là au coeur de la culture et au coeur de l’âme humaine. » Jean-Robert Pitte, Prix littéraire de la 79e Paulée de Meursault
Les Climats de Bourgogne, une image de ce que les gens ont de meilleur en eux mêmes
« Quand je vois à la Paulée de Meursault des vignerons de tous les terroirs finalement de la côte de Beaune et de la côte de Nuits faire goûter leurs vins à leurs amis ; tel viticulteur de Corton fait goûter ses vins à des amis de Chassagne, etc, c’est vraiment le partage. Je crois que c’est cela non seulement l’avenir de la Bourgogne et de la viticulture française à l’échelle mondiale, mais c’est l’avenir de la culture mondiale et de l’économie mondiale. Nous devons absolument développer des produits spécifiques avec une image locale, moi qui suis géographe, je dirais une image géographique, ancrée dans leur vrai terroir, image de ce que les gens ont de meilleur en eux mêmes. » Jean-Robert Pitte
Merci pour ce très beau reportage montrant cette convivialité et ce partage qu’est la Paulée de Meursault.
À mon sens, pour tout passionné de vin, le plus extraordinaire des repas.
Vive Bourgogne Live ! Comme si on y était – et c’est là tout l’intérêt.