Bourgogne Aujourd’hui N°100 : rencontre avec Thierry Gaudillère et Christophe Tupinier, journalistes du vin

Bourgogne Aujourd’hui, créé en décembre 1994, fête son 100e numéro

A l’occasion de la sortie du centième numéro de Bourgogne Aujourd’hui, la revue des vins et de l’art de vivre en Bourgogne, nous avons rencontré dans leurs bureaux les deux fondateurs du magazine, Thierry Gaudillère et Christophe Tupinier. Depuis 17 ans, les deux journalistes ont poursuivi leur objectif : porter la connaissance des vins de Bourgogne et aider les lecteurs à choisir et à acheter leurs vins en toute transparence et indépendance. Ils rappellent l’importance de garder toujours une ligne claire entre raconter de belles histoires et faire preuve d’objectivité. De même ils affirment que la seule véritable façon de déguster, de juger des vins, c’est de le faire à l’aveugle. Pour le 100e N°, un Hors Série spécial photo sort fin juin qui mettra en lumière une année de la Bourgogne du vin.

C’est compliqué la dégustation, cela a aussi ses limites

« C’est compliqué la dégustation, cela a aussi ses limites : vous prenez séparément un oenologue, vous prenez un sommelier, vous prenez un amateur membre de club de dégustation, vous vous rendez compte que tous ne cherchent pas forcément la même chose. Un sommelier va parfois être attiré plus par des vins jeunes, un oenologue, pas tous, va décortiquer le vin, va parfois aller chercher trop les défauts, un amateur pourra au contraire lui être un peu trop généreux, un vigneron aussi, donc c’est compliqué de trouver la bonne formule.  » Christophe Tupinier

Etre seul à déguster 150 échantillons, je trouve cela ridicule

« Etre seul à déguster 150 échantillons, je trouve cela ridicule. On a vraiment beaucoup l’habitude de déguster, quand on en a fait une soixantaine dans la journée c’est bien. Une trentaine le matin, une trentaine l’après-midi, sur des vins jeunes on peut avoir des problèmes de réduction, on peut être obligé de revenir dessus. Je trouve que ceux qui font plus, je ne sais pas comment ils font. Ils sont plus malins que tout le monde, mais moi je ne suis pas capable. » Christophe Tupinier

Nous ne voulions pas prêter le flanc à la critique

« Nous ne voulions pas prêter le flanc à la critique parce que nous étions des Bourguignons qui créent une revue sur les vins de Bourgogne. On voulait être différent justement pour que l’on ne nous dise pas : « oui mais vous, vous êtes en Bourgogne, vous êtes bourguignons, vous allez dans les Domaines et…craque ma poule, on y va, on écrit de belles choses. » Non, le fait de demander des appels d’échantillons, de déguster évidemment à l’aveugle et avec un jury, c’était de se mettre un petit peu en recul. » Thierry Gaudillère

La seule véritable façon de déguster, de juger des vins, c’est de le faire à l’aveugle

« La seule véritable façon de déguster, de juger des vins, c’est de le faire à l’aveugle. Mais nous aussi, il y a des Domaines que l’on aime plus que d’autres. On le sait. Si on nous présente les vins à bouteille découverte on peut avoir une petite clef qui se tourne dans la tête : « tiens, pourquoi c’est pas bon ? » Donc on commence à avoir la mauvaise démarche au lieu de se dire après tout qu’il a pu louper cette cuvée sur ce millésime là, ça arrive à tout le monde. Non, c’est avoir tendance à essayer de le rattrapper, ça ne va pas. » Christophe Tupinier

Le journalisme à la croisée des chemins entre objectivité et raconter des histoires

« Le journalisme est justement à la croisée des chemins entre une objectivité et puis raconter des histoires. Et nous le curseur on l’a mis plutôt du côté de l’objectivité. Alors que l’on voit bien que les anglo-saxons aiment bien les histoires, vraies ou pas, ça ce n’est pas le problème. Mais ils aiment bien en même temps qu’ils commentent les vins raconter une histoire. Le journalisme c’est cela, c’est un peu à la croisée des chemins.  » Thierry Gaudillère

A l’avenir le magazine sera vendu sur des formats web

« A l’avenir le magazine sera vendu sur des formats web [...]. Le vrai boulot c’est de trouver la complémentarité entre les différents supports et de ne pas reproduire systématiquement la même chose sur tous les supports. Evidemment je crois au papier mais je crois aussi au multimedia. » Thierry Gaudillère

A lire aussi le billet de Laurent Gotti, rédacteur en chef adjoint de Bourgogne Aujourd’hui

 

 

Commentaires

  1. JJ Obiwine dit:

    François,
    C’est quoi la marque du bouchon sur ta bouteille de 37,5 sur la photo . Un nouveau « Gard’vin »?
    JJ

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